eFX Electric Ambulance | Ambulance électrique eFX

Une expérience humaine et professionnelle transformatrice : La mission humanitaire de paramédics du Québec au Bénin

L’intervention préhospitalière d’urgence ne se résume pas à un simple transport. Elle consiste à fournir des soins dans des délais critiques, souvent dans des conditions difficiles, que ce soit sur place ou en roulant. C’est dans un contexte de ressources extrêmement limitées que, début 2025, sept paramédics de la Coopérative des ambulanciers de la Mauricie (CAM), accompagnés de onze étudiants du Collège Ellis et de deux professeurs, ont vécu une expérience humanitaire marquante au Bénin, en Afrique.
Ce voyage de 18 jours avait pour objectif d’apporter une aide concrète aux équipes locales et de partager des connaissances, tout en expérimentant les défis d’un environnement où les soins d’urgence diffèrent grandement de ceux offerts au Québec. En tant que l’un des commanditaires de cette initiative, Demers Ambulances a pris des nouvelles du groupe en discutant avec Abbygaelle Prindle, paramédic à la CAM et co-organisatrice de ce projet.

Des défis liés aux équipements

Paramédic depuis quatre ans, la Trifluvienne témoigne des grandes disparités dans les équipements et véhicules utilisés pour les interventions d’urgence au Bénin, où les outils nécessaires à des soins optimaux manquent souvent. « Les ambulances là-bas n’ont pas les équipements de base comme des DEA pour gérer un arrêt cardiaque. Je vais donner un exemple extrême, mais s’ils ont besoin de faire un garrot pour une jambe arrachée, ils utilisent le chandail de la personne. »

Un accident grave, impliquant une fracture de la hanche, a particulièrement marqué Abbygaelle. Survenu dans une région éloignée, cet incident a présenté un défi supplémentaire. « On a roulé pendant 45 minutes, le patient à plat ventre. Il n’y avait rien pour l’immobiliser. Il n’y avait même pas de ceinture de sécurité pour la civière. On tenait le patient et on espérait qu’il n’avait pas trop mal. » Cette situation souligne l’importance des équipements et de la fiabilité des ambulances pour assurer le bon déroulement des interventions de secours.

La diversité des ambulances sur place a également été un point marquant. « Selon la caserne où on était attitré, il y en avait où c’est comme embarquer dans une boîte de pick-up, et tu n’as pas de place. D’autres étaient climatisées, mais avec des cabinets vides ; on ne pouvait y trouver qu’un seul collet cervical, qu’on utilisait pour tout le monde, pareil pour les masques d’oxygène. » Ce manque de matériel standardisé oblige les équipes à improviser constamment.

L’adaptabilité : Un atout pour la pratique professionnelle

Au cœur de cette mission, l’adaptabilité des paramédics québécois a été mise à l’épreuve. Abbygaelle partage son expérience : « On s’est poussé dans nos capacités. Sur le plan professionnel, j’ai développé beaucoup d’autonomie dans des situations où il fallait vraiment se débrouiller. » En effet, cette expérience lui a permis d’acquérir de nouvelles compétences en résolution de problèmes. « Si j’arrive sur un carambolage au Québec et qu’il me manque du matériel, je vais savoir comment trouver d’autres méthodes, parce qu’en Afrique, c’est ce que j’ai fait. »
Elle a également été confrontée à des situations qu’elle n’avait jamais rencontrées auparavant, comme l’assistance lors de deux accouchements. « J’étais vraiment émue. C’était une super expérience pour tout le monde », dit-elle en parlant de la première maman, des étudiants présents et du bébé qui allait très bien. Bien que des complications aient teinté le deuxième, le dénouement positif de cette situation réelle a permis d’en tirer des apprentissages.

 

La collaboration avec les équipes locales : Un apprentissage réciproque

En dépit des conditions difficiles, une autre valeur essentielle a émergé : l’importance de travailler en équipe et de respecter les pratiques locales. Bien qu’Abbygaelle et ses collègues aient pu proposer des idées, c’est avant tout le personnel médical local qui avait l’autorité de mettre en œuvre les solutions. « Il est important de comprendre qu’on ne venait pas imposer nos méthodes, mais d’apprendre d’eux et de respecter leurs pratiques, malgré nos différences d’approches. Si on prend trop de place dans l’intervention, la communauté pourrait ne plus vouloir être aidée par des ambulanciers de chez eux et préférer des intervenants d’une autre origine. » Cette collaboration a permis de renforcer l’humilité et de souligner que chaque contexte a ses propres réalités à prendre en compte.
Lorsqu’il n’y avait pas d’appels, les paramédics et étudiants québécois en profitaient pour partager des connaissances et offrir des formations, ou encore, faire des réparations sur les véhicules ou sur les équipements dans les hôpitaux.

 

Une passion renouvelée : L'impact humain de la mission

Ce voyage humanitaire a profondément marqué Abbygaelle, qui revient de cette expérience avec une passion renouvelée pour son métier. « Les gens étaient tellement reconnaissants. Ça m’a montré qu’on peut vraiment faire une différence, même avec peu de moyens. » Elle souligne que l’impact des gestes de soutien, même dans des conditions difficiles, peut avoir des effets durables.
Pour Abbygaelle, cette mission humanitaire a renforcé sa vision globale de la profession. « Être paramédic, c’est aider la population. Mais ce n’est pas juste ici, c’est partout dans le monde. » Son expérience au Bénin a non seulement enrichi ses compétences professionnelles, mais elle l’a également poussée à voir au-delà des frontières et à s’engager encore davantage dans des missions humanitaires à l’international.
Demers est fier d’avoir soutenu cette initiative qui reflète l’engagement des professionnels de l’industrie et nous inspire à continuer à fabriquer les meilleurs véhicules à nos paramédics, d’ici et d’ailleurs.

Articles de blogue à lire pour en savoir plus